NAUFRAGE D'UN BATEAU A PHUKET...
Il y a quelques jours un bateau de plaisance a fait naufrage à Phuket faisant une cinquantaine de victimes entre les morts et les disparus soit à peu près la moitié des passagers qui étaient 105 à bord au total.
La nouvelle a été relatée dans les médias mais assez peu finalement, coincée entre le sauvetage des 12 enfants et leur accompagnateur dans une grotte inondée du nord de la Thaïlande et les phases finales de la coupe du monde de football (sans vouloir aucunement minimiser le sauvetage des 12 enfants par un effort collectif et international formidable).
Certes ce n’est pas le premier naufrage et malheureusement sans doute pas le dernier mais au-delà du drame humain il convient de se poser quelques questions et faire quelques constats.
Si en Europe et spécialement en France on se plaint d’avoir parfois trop de sécurité et d’avoir trop de lois régulant des choses qui pourraient l’être autrement qu’en verbalisant, il en est différemment ici où en ce qui concerne la sécurité on reste relativement laxiste ou assez vague dans la lecture des textes ou recommandations qui peuvent parfois être sujets à des interprétations différentes.
On peut, en ce qui concerne les bateaux, se poser la question de savoir si au lieu d’avoir un avertissement comme quoi il est dangereux de sortir en mer en raison d’un avis de tempête on ne ferait pas mieux d’avoir une interdiction décrétée par les autorités. Certes oui, probablement, pour empêcher les capitaines téméraires d’aller en mer coûte que coûte pour ne pas manquer une journée de chiffre d’affaire (ou plutôt que les capitaines, les compagnies qui les emploient).
L’avertissement n’est pas une interdiction mais quand on voit que la mesure du danger n’est pas prise en compte ou mal, notamment par un manque de formation ou par la course aux bénéfices, les autorités se doivent de pallier au manquement et prendre la responsabilité d’interdire.
J’entends déjà les détracteurs dirent que ce serait à nouveau un pas de plus vers des mesures liberticides. Oui, peut-être, mais mieux vaut un peu moins de liberté sur un sujet comme celui-ci que la liberté d’aller à la mort par des manquements criants des mesures de sécurité les plus basiques.
On va me dire que quelques « petits naufrages » par ci par là ne sont rien par rapport au plus de 30 millions de touristes. En pourcentage certes celui-ci est ridicule et comparé au nombre de morts sur les routes également mais comment se cacher derrière ces chiffres alors qu’il serait si simple d’éviter les accidents en mer, au moins ceux dus au mauvais temps en tous les cas.
Le drame humain passe après les considérations économiques, comme partout ou presque d’ailleurs et ce n’est pas demain que les choses vont changer.
On en est finalement rendu à dire aux touristes de faire attention et de ne pas monter dans un bateau quand il fait mauvais temps, regarder si le capitaine n’est pas ivre (ce qui n’est pas rare) et vérifier que le bateau soit dans un état acceptable. Heureusement que l’on ne doive pas faire la même chose quand on prend l’avion… et en ce qui concerne la voiture comme on ne peut pas contrôler les autres il vaut mieux être bien assuré et passer au temple avant de prendre le départ en espérant que les prières et dévotions suffiront à éloigner le mauvais œil… une triste loterie mais une vraie réalité.
Ce mot n’est que la traduction de mon ressenti et si je peux dire une dernière chose c’est d’encourager les touristes à être prudent et se faire leur propre jugement sur l’appréciation du danger plutôt que faire confiance aveuglément en pensant que les bateaux sont gérés par des professionnels. On commence à être professionnel quand on est très bien formé mais ce n’est pas le cas.
Les autorités ont affirmé que les mesures de sécurité seraient renforcées après ce drame mais le lendemain même, alors que la tempête était forte, d’autres bateaux partaient sans être inquiétés, heureusement il n’y a pas eu un deuxième naufrage mais ce fut juste pour certaines embarcations… preuve en est que l’accident lui-même n’a ni changé les choses ni entraîné ne serait qu’une petite prise de conscience et des mesures d'urgence.
S’en remettre au jugement du tout puissant n’est pas suffisant et il convient d’aider celui-ci par un minimum de comportement responsable.
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